Participer à un concours d'écriture est un exercice passionnant, mais souvent exigeant et même contraignant. La plupart du temps, les règlements imposent en effet des limites plus ou moins strictes de longueur et il est parfois difficile de faire entrer toute la richesse de votre imagination dans un cadre ! Pourtant, savoir couper son texte sans en altérer l'essence est un savoir-faire indispensable à tout écrivain. Dans ses conseils d’écriture, « Mémoires d’un métier », Stephen King donnait la formule idéale selon lui : « Version 2 = version 1 – 10% ». Cependant, couper son texte ne se résume pas simplement à supprimer des mots : il faut aussi préserver l'intégrité de l'histoire tout en la rendant plus concise et percutante.
- La longueur d’un texte : une contrainte à respecter dans un concours
- Les techniques pour réduire la longueur d’une nouvelle
- Réduire efficacement la longueur de son roman sans sacrifier l’essentiel
- L’art de la concision comme un atout
En quelques titres:
La longueur d’un texte : une contrainte à respecter dans un concours
Qui dit concours d’écriture dit règlement et donc contraintes. Les concours totalement libres sont peu nombreux : dans la plupart des cas, le concours fixe certaines limites, souvent sur le thème, le genre ou sur la longueur.
Les attentes du jury
Les limites de mots (parfois exprimées en nombre de signes ou de caractères) sont importantes dans un concours pour cadrer les participations. Des textes de taille similaire sont plus faciles à juger plus équitablement, pour la bonne raison qu’on ne peut développer de la même façon en 5000 mots qu’en 50 000.
Fixer des limites de longueur est aussi une façon de sélectionner les textes : certains auteurs ne participeront même pas si la taille ne correspond pas à leur manuscrit par exemple. Dans d’autres cas, le fait de respecter la limite de longueur montre au jury que l’auteur sait s’inscrire dans un cadre (ce qui est souvent le cas dans les maisons d’édition). Le respect de la longueur est enfin un premier critère de sélection.
Chaque concours définit ses propres limites et contraintes. Il peut s’agir :
de la longueur, exprimées en nombre de mots, pages ou caractères maximum... ou minimum, mais aussi sous forme de fourchette ;
du genre (fantasy, historique, policier...) ;
du thème ;
du format du fichier ;
de la date limite...
Les risques de ne pas respecter les limites de longueur
Libre à vous de ne pas respecter les contraintes de longueur en participant au concours. Mais vous risquez, dans la plupart des cas, d’être automatiquement disqualifié, sans même que votre texte soit lu. Ce serait dommage !
Par ailleurs, s’imposer une longueur limite est aussi, en soi, un exercice d’écriture. Il faut réussir à exprimer ce que vous voulez faire passer en respectant une contrainte. Cette réécriture donne souvent plus de force à votre texte, car vous allez enlever tout ce qui est superflu.
Les techniques pour réduire la longueur d’une nouvelle
La nouvelle est, par essence, déjà un format court, mais la fourchette va de 1000 à 30 000 mots en moyenne. Les concours ont donc tendance à fixer une limite pour harmoniser la taille des textes participants. Pour réduire une nouvelle trop longue, deux grandes possibilités s’offrent à vous.
Simplifier les dialogues et les descriptions
Dans une nouvelle, l’auteur doit aller à l’essentiel, être dans l’action. Il faut donc que les dialogues soient réduits au strict nécessaire : supprimez les échanges redondants ou inutiles sans pitié. Les interactions entre les personnages doivent aussi apporter quelque chose, soit à l’intrigue, soit à la caractérisation des protagonistes.
De même, privilégiez des descriptions concises en épurant les détails et en ne conservant que ce qui détermine l’atmosphère de la nouvelle.
Agir sur l’intrigue et les personnages
Là aussi, il faut aller à l’essentiel. Revisiter le cœur de l'intrigue vous permettra d’identifier les passages qui n'apportent rien à l'histoire. Dans une nouvelle, les scènes de transition sont souvent superflues : entrez dans le vif de l’action !
Si vous avez développé plusieurs personnages secondaires et des sous-intrigues, demandez-vous s’ils ont vraiment leur place. Certains personnages peuvent être fusionnés ou éliminés sans dommages. Souvenez-vous que le propre de la nouvelle est d’être centrée sur peu d’événements et un nombre réduit de personnages.
Réduire efficacement la longueur de son roman sans sacrifier l’essentiel
Contrairement à la nouvelle, le roman est plus long et plus étoffé, mais il ne demande pas moins de concision lorsqu’il faut se conformer à une contrainte de longueur dans le cadre d’un concours d’écriture.
Identifier les scènes essentielles
Lors du premier jet, on a tendance à vouloir tout dire, tout expliquer, tout montrer. En relisant, vous vous rendrez peut-être compte que certaines scènes ne sont pas essentielles à la compréhension ou qu’elles gâchent même un effet de surprise par exemple. Supprimez-les sans scrupule si elles ne contribuent pas directement à l’intrigue principale ou à une sous-intrigue.
Le principe du « show, don’t tell » (montre, ne raconte pas) a aussi ses limites. Montrer le caractère d’une personne dans une scène est souvent plus long que simplement dire qu’il est comme ceci ou comme cela : à vous de voir si le jeu en vaut la chandelle !
Raccourcir sur la forme
Vous pouvez raccourcir les chapitres trop longs en éliminant les passages répétitifs ou en condensant les transitions entre les événements. Maniez l’ellipse avec art pour passer d’une scène à l’autre sans lourdeur : votre roman gagnera non seulement en longueur, mais aussi en dynamisme !
Même chose pour vos phrases : réécrivez celles qui sont trop longues ou trop complexes, en les découpant et en les simplifiant. Vous améliorerez le confort de lecture et la compréhension.
Revoir la structure globale
Pour réduire la longueur de votre roman, analysez les arcs narratifs des différents personnages pour voir dans quelle mesure vous pouvez les optimiser. Ceux qui n’enrichissent pas suffisamment l’intrigue principale peuvent être simplifiés ou même supprimés.
En dernier recours, revisiter la structure globale et réorganiser entièrement les chapitres peut améliorer l’efficacité narrative tout en respectant la contrainte de longueur.
L’art de la concision comme un atout
Le travail de coupe sur un roman ou une nouvelle repose sur un équilibre précaire : il faut à la fois préserver le cœur de l’intrigue tout en épurant ce qui est superflu. Un texte plus court et plus condensé résonne souvent plus fort auprès du lecteur (et donc du jury !) pour laisser une impression durable.
Réduire la longueur de votre texte peut sembler un défi redoutable, mais c’est une compétence indispensable de l’écrivain, en particulier pour participer à un concours d’écriture. Savoir couper sans sacrifier l’essentiel de votre histoire est un art qui nécessite équilibre et discernement, qui vient souvent avec la pratique. En maîtrisant cet exercice, vous respectez les contraintes imposées par le concours et renforcez l’impact de votre récit. Prenez donc cette révision non pas comme une contrainte, mais comme une opportunité de rendre votre écriture plus efficace et percutante.
Enfin, n’oubliez pas non plus que l’art de la concision commence dès le premier jet. Pour votre prochain texte, adoptez une approche plus ciblée pour faciliter le travail de réécriture. La concision n’est pas une limite, mais un atout pour sublimer votre texte et accroître vos chances de remporter un concours d’écriture.
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